Le ras-le-bol des voyageurs du Paris-Mantes
Une petite centaine de personnes se pressent sur le quai de la gare de Bonnières-sur-Seine. Entassés dans le vent frais du matin, étudiants, travailleurs, tous attendent le train de 7 h 37, à destination de la gare de Paris-Saint-Lazare. Un convoi qui, à en croire le comité des usagers des transports de l'Ouest francilien, connaît régulièrement des retards, voire des annulations. Mais qui sera à l'heure aujourd'hui.«C'est un train pourri », lâche Laurent, un jeune informaticien qui l'emprunte tous les jours. « Il a été annulé une fois cette semaine, il y a souvent des retards de vingt minutes liés à des problèmes mécaniques », peste-t-il. A deux mètres, Françoise pointe, elle, quelques retards, sans trop dramatiser. « Mes employeurs sont plutôt cool et ne sont pas trop embêtants avec ça », glisse-t-elle.
Quatorze heures de retard cumulées en mars
Le comité des usagers, qui existe depuis vingt ans sur ce secteur, pointe, de son côté, une situation anormale sur les deux lignes Paris-Mantes-Rouen et paris-Mantes-Caen. « Après l'hiver, il y a toujours une courte période avec des petits problèmes techniques, mais ça ne dure jamais plus de trois mois. Là, ça fait six mois que les usagers nous font remonter des problèmes », explique Louis Gomez, président du comité, qui a adressé un courrier à la SNCF la semaine dernière.« Neuf heures de retard cumulées en janvier, cinq heures en février, quatorze heures en mars », poursuit-il. De son côté, la SNCF invoque les récents épisodes neigeux et d'autres incidents ponctuels pour expliquer les avaries qui touchent le matériel ferroviaire. Elle assure que des investissements sont réalisés pour résoudre ces soucis.
« On n'a jamais vu une situation aussi dégradée en vingt ans », affirme Franck Menant, du même comité, qui évoque la suppression récurrente de trains et un déficit criant d'information des usagers. Et de renchérir sur les coûts qu'engendrent les retards et annulations de trains à répétition pour les usagers, en termes de parking, de garderie pour les enfants de salariés. Le 16 avril, c'est même Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France, qui a écrit au président de la SNCF, Guillaume Pépy, pour l'alerter sur le « service dégradé » de la ligne 'au départ de Paris-Saint-Lazare, notamment dû à des problèmes de maintenance. Les usagers, s'estimant lésés, demandent que la SNCF règle son problème de matériel dans des délais courts ainsi qu'un remboursement partiel de leurs abonnements sur ces six derniers mois.
QUENTIN LAURENT
Retrouvez cet article dans l'annexe du blog : Usagersgares dans les médias qui rassemble toutes nos vidéos et et tous les articles de presse nous concernant à l'adresse suivante : http://annexemedia.blogspot.com (cliquez sur le lien)
Nous vous invitons à réagir à cet article sur notre forum à l'adresse suivante http://usagersgares.asrun.eu (cliquez sur le lien)