À la gare de Bonnières, c’est l’effervescence. Le train de 7h20 est annoncé avec un retard d’une durée indéterminée, et personne n’avait d’information quant à l’arrivée du train de 7h37. Le guichetier nous a informé que les trains de 6h37 et 6h52 ont circulé, mais il n’avait aucune information pour la suite.
À 7h30, Louis m’appelle pour me dire qu’il est avec Teddy, et me proposer d’aller prendre le train à Mantes avec eux. Vu l’état des routes je suis encore à la maison, et je lui indique que je vais tenter de prendre le train de 8h20.
En arrivant à la gare, je vois deux trains express passer : l’un en direction de Paris, l’autre en direction de Rouen. À la gare, le guichetier m’informe que le train de 8h20 circule et va arriver, et je lui fais remarquer que si deux trains express peuvent passer, les nôtres aussi. Ce à quoi il me répond fort justement, que si le conducteur habite un petit village enneigé, il ne peut pas venir. Je suis bien d’accord, mais nous salariés du secteur privé, comment faisons-nous ? Ce matin, nous avons tous pris des risques, nous n’avons pas les moyens de ne pas aller travailler…
J’appelle Louis et Teddy pour leur indiquer que je vais pouvoir prendre le train de 8h20. Tous deux sont furieux : ils sont à Mantes, et n’ont toujours pas de train ! Non seulement un train direct a ralenti sans s’arrêter pour prendre les usagers au passage, mais encore et surtout, un train dit « interdit » est arrêté quai B, portes fermées, et inaccessible aux usagers !
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| Mardi matin à la gare de Mantes, 8h14. Les usagers ne peuvent monter dans le train à quai « interdit » par la SNCF, alors qu’ils sont dans la neige, le vent et un froid intense. |
Louis et Teddy me rejoignent dans le train de 8h20, dont les témoignages indiquent qu’il s’agit en réalité du train de 7h20, court, comme de bien entendu, et qui aura donc eu au total 1h08 de retard après avoir, en outre, marqué un arrêt en pleine voie pour cause de manque de tension.
En conclusion, le train de 7h20 a circulé avec un très gros retard, et les trains de 7h37 et 8h20 ont été purement et simplement supprimés.
L’information ne faisant toujours pas partie du vocabulaire et de la culture de la SNCF, ce sont les usagers qui l’ont fait circuler par téléphones portables interposés, pour indiquer aux uns et aux autres que tel ou tel train circulait, et le co-voiturage pour Mantes a bien fonctionné. S’il n’y avait pas de solidarité entre usagers, la situation actuelle serait encore pire, et c’est justement cette solidarité qui pallie les carences de la SNCF. Aucun responsable ce matin, aucune décision, aucune initiative, aucune réactivité, le marasme et le laxisme dans toute leur splendeur...
Aurons-nous un train pour rentrer ce soir ? La neige continue à tomber. De la fenêtre de mon bureau, je vois tomber des rafales de vent et de neige, et je constate que dans ce pays, personne n’est capable d’anticiper les annonces de la météo ! Celle-ci annonçait un épisode neigeux et des températures négatives depuis plusieurs jours, mais personne n’a été capable d’anticiper en sablant, salant et nettoyant les routes, les trottoirs, les parkings.
Et à la direction de Paris Saint Lazare, les responsables restaient injoignables…
Sylvie
Membre du Comité des usagers des gares
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