Les usagers refusent de montrer leur billet
HIER MATIN, 7 h53, gare de Mantes-la-Jolie. Le train de 7h 38 à destination de Paris Saint-Lazare arrive enfin en gare. Le quai est bondé de voyageurs. Les portes des voitures s'ouvrent et la foule d'habitués joue des coudes pour pouvoir monter. Faute de place, des personnes, manteau sur le dos et sacs entre les jambes sont déjà assises dans les escaliers. Les usagers de Mantes-la-jolie connaissent le même sort que ceux montés a Bonnières, l'arrêt précédent. Ils voyagent debout, brinquebalés d'un côté ou de l'autre au gré des secousses de la rame.
« La semaine commence bien. Ça promet pour les jours à venir», lance Nelly arborant sur sa veste un autocollant «usager en colère». Pour elle, comme pour tous les autres membres du comité des usagers de la ligne Mantes-Paris pas question de présenter son titre de transport si un contrôleur se présente. Et ce jusqu'au ler février, date de réunion des représentants du comité
avec le directeur de la ligne Paris-Mantes. D'ici là, ils rencontreront le 25 janvier les galériens de Bréval.
« Nous achetons notre titre de transport 108€ par mois. Mais nous n'acceptons plus de voyager dans ces conditions, avec des retards à répétition, des suppressions de trains, des avaries de matériel, absence de conducteur ... Notre façon de manifester, c'est de refuser de montrer notre billet », explique Sylvie Dupuy, secrétaire à la Madeleine qui, depuis des années note scrupuleusement sur un carnet tous les retards de la SNCF. Et ils sont nombreux.
Depuis le début de l'année, les voyageurs ont enregistré quasiment deux jours sur trois des incidents. L'an dernier, ils ont représenté l' équivalent de plus de 6 jours de travail.
Les usagers n'en peuvent plus. « C'est surtout le stress quotidien. On se lève à 5 heures du matin en se demandant si le train va arriver Et le soir, c'est le mêrne refrain, explique Carole. On n'arrête pas de courir, saris compter qu'il faut rendre des comptes à tout le rnonde, à la nourrice qui vous fait une tête pas possible quand vous arrivez en retard et à votre employeur. J'ai déjà eu des remontrances. Si cela continue, je vais recevoir une lettre recommandée »
Nelly, salariée à la CPAM depuis trente-deux ans désespère. « J'ai fait ma demande de mutation à Mantes- la-Jolie. Elle m'a été refusée. Aujourd'hui, j'ai quatre heures de transports par jour quand tout va bien et davantage quand rien ne va. Lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait jugé inadmissible qu'une femme ait plus de trois heures de transport par jour. Je lui demande donc d'intervenir. » A 8 h 35 passé, le train arrive à Saint- Lazare sans que les voyageurs n'aient vu un seul contrôleur.
par Véronique Beaugrand
1 commentaire:
Lundi 21 Janvier, le matin, lorsque je suis montée dans le train de 6h58, le contrôleur finissait de contrôler les voyageurs du wagon. Le contrôle a été fait avant Bonnières.
Véronique
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