Mercredi 5 décembre. 8h35.
J’attends dans la fraîcheur du petit matin sur le quai de la gare de Bonnières. C’est mon deuxième jour de travail dans un nouveau boulot (journaliste – technique –, je travaille à la demande chez différents employeurs). Celui-ci est à Pont-de-Neuilly, ma limite de trajet sur Paris pour être en poste à 10h00, en prenant le train de 8h43 qui arrive (est censé arriver…) à 9h32. Déjà hier, bonjour la bonne impression, le train avait un quart d’heure de retard et moi, du coup, dix minutes (même chose pour mon retour) !
8h40. Sur le quai, les regards se tendent déjà vers l’est, guettant l’arrivée de la micheline, quand la sinistre sonnerie retentit : « Ding dong ding… Mesdames et messieurs, le train initialement prévu à 8h43… retard d’une durée encore non estimée… » Bon, ce n’est pas une catastrophe, le direct va s’arrêter et on le prendra ici au lieu de changer à Mantes; encore dix minutes de retard mais au moins on trouvera de quoi s’asseoir.
8h50. Le direct nous passe à toute vapeur sous le nez, sous les exclamations ébahies des usagers (qu’aucun micro de média n’est intéressé à venir enregistrer dans ce cas), suivi d’un autre, quelques minutes plus tard, qui nous snobe tout autant. Quelques voyageurs se sont précipités aux nouvelles dans la gare (car les hauts parleurs sont, cette fois, restés étrangement muets), je les y rejoins. Au guichet, une charmante jeune femme fait de son mieux pour calmer la grogne, mais elle n’a aucune bonne nouvelle à annoncer, et même une très mauvaise : il n’est pas question qu’un rapide s’arrête pour nous prendre… Ça commence à pester très haut et quelqu’un suggère que nous descendions sur la voie pour stopper le suivant. L’idée ne suscite pas encore vraiment l’enthousiasme, mais elle intéresse et suggestion est faite à l’employée que l’on pourrait bien y aller, qu’elle ferait bien de prévenir ses interlocuteurs. Ébranlée, celle-ci s’exécute, pour revenir piteuse : « Ils m’ont raccroché au nez. » La micheline arrivera dans environ trois quarts d’heure.
J’attends dans la fraîcheur du petit matin sur le quai de la gare de Bonnières. C’est mon deuxième jour de travail dans un nouveau boulot (journaliste – technique –, je travaille à la demande chez différents employeurs). Celui-ci est à Pont-de-Neuilly, ma limite de trajet sur Paris pour être en poste à 10h00, en prenant le train de 8h43 qui arrive (est censé arriver…) à 9h32. Déjà hier, bonjour la bonne impression, le train avait un quart d’heure de retard et moi, du coup, dix minutes (même chose pour mon retour) !
8h40. Sur le quai, les regards se tendent déjà vers l’est, guettant l’arrivée de la micheline, quand la sinistre sonnerie retentit : « Ding dong ding… Mesdames et messieurs, le train initialement prévu à 8h43… retard d’une durée encore non estimée… » Bon, ce n’est pas une catastrophe, le direct va s’arrêter et on le prendra ici au lieu de changer à Mantes; encore dix minutes de retard mais au moins on trouvera de quoi s’asseoir.
8h50. Le direct nous passe à toute vapeur sous le nez, sous les exclamations ébahies des usagers (qu’aucun micro de média n’est intéressé à venir enregistrer dans ce cas), suivi d’un autre, quelques minutes plus tard, qui nous snobe tout autant. Quelques voyageurs se sont précipités aux nouvelles dans la gare (car les hauts parleurs sont, cette fois, restés étrangement muets), je les y rejoins. Au guichet, une charmante jeune femme fait de son mieux pour calmer la grogne, mais elle n’a aucune bonne nouvelle à annoncer, et même une très mauvaise : il n’est pas question qu’un rapide s’arrête pour nous prendre… Ça commence à pester très haut et quelqu’un suggère que nous descendions sur la voie pour stopper le suivant. L’idée ne suscite pas encore vraiment l’enthousiasme, mais elle intéresse et suggestion est faite à l’employée que l’on pourrait bien y aller, qu’elle ferait bien de prévenir ses interlocuteurs. Ébranlée, celle-ci s’exécute, pour revenir piteuse : « Ils m’ont raccroché au nez. » La micheline arrivera dans environ trois quarts d’heure.
Impossible de l’attendre, pas plus que de prendre le temps de manifester, chacun se précipite pour trouver une solution de rechange, soit, dans la plupart des cas, reprendre sa voiture pour aller à Mantes où il faudra trouver une place hypothétique (très loin de la gare) où payer (très cher) le parking et, éventuellement, arriver à avoir le 9h58. Bon moi je ne peux pas me permettre d’arriver à onze heures et demi ou midi, j’appelle mon mari qui m’avait accompagnée pour qu’il pousse cette fois un peu plus loin… jusqu’à Neuilly. Bien sûr, on va prendre la très coûteuse A14, bien évidemment, on ne ratera pas pour autant un bouchon à l’arrivée sur La Défense… A 10h 35 je peux enfin allumer mon ordinateur, j’en serai quitte pour ne pas déjeuner afin de rattraper mon retard.
J’ai travaillé du mardi 4 au mardi 11 décembre, il n’y a pas eu un jour sans au moins dix minutes de retard, parfois vingt, matin et soir (si, peut-être une fois un soir). Heureusement que je travaille à l’heure, avec possibilité de rattraper sur la journée et que le permanent de référence, dans ce nouveau boulot, est également banlieusard et donc tout à fait compatissant. Côté coût de transport, j’ai dû payer une semaine de pass navigo + 4 billets (car si les « merveilles » de l’électronique sont immédiatement utilisées pour tout contrôler, elles ne servent jamais à faciliter la vie comme, par exemple, permettre de choisir sa semaine du mardi au lundi) + 140 kilomètres d’essence et le péage de l’A14.
Dès qu’il y a la moindre grève de cheminot, les unes de tous les médias sont remplies de dégoulinages apitoyés et indignées sur ce que subissent les usagers. Mais les grèves, aujourd’hui, c’est quoi ? Trois jours, quelques fois cinq, allez, sept jours par an. Ça ne me dérange pas. Les retards en revanche c’est trois, quatre, voire cinq jours par semaine et ça, je trouverais nettement plus logique que l’on en parle. Beaucoup. Et même, s’il le faut, je suis prête pour cela à descendre sur la voie.
Témoignage de Michèle
4 commentaires:
Moi aussi ne n'en peux plus de tout ces retards; cette semaine, j'ai pris quatre fois le 7 h 26 et deux fois je suis arrivée en retard sur l'horaire prévu.
Je n'ai plus la chance de travailler à St Lazare (il y a trois ans j'étais à 3 mn de celle-ci). Maintenant, ma société a déménagée à Clichy, près de la Seine de surcroit et c'est donc deux transports supplémentaires que je dois subir soit au final 30 mn, c'est-à-dire 3 heures par jour au total quand tout va bien. Cela monte vite à 3 h 30 tous les deux jours !
Ce qui m'écoeure au plus au point, c'est le mépris avec lequel les voyageurs de Bonnières et Rosny sont traités par le Directeur de ligne normand le matin quand un de nos trains est supprimé. Jamais il ne prend la décision de faire arrêter les trains de Vernon ce qui feraient perdre certes 5 mn pour l'arrêt dudit train aux deux gares mais je pense que le train en question pourrait largement les rattraper puisqu'il y a un train en moins en circulation !
La Direction de la SNCF n'a que mépris pour ses usagers et elle oublié que nous sommes des clients.
Ah oui nous n'achetons pas des billets entiers et de surcroit nous sommes des franciliens.
Franciliens du bout du monde, pas encore normand mais plus tout à fait habitants de la si riche Ile de France.
Il faut vraiment faire quelque chose pour forcer les trains à s'arrêter à Bonnières et Rosny quand les nôtres sont encore une fois en panne !
Quitte à menacer de descendre sur la voie au bout du quai de Bonnières pour obliger à être desservie quoiqu'il arrive !
Je suis outrée que des agents SNCF aient raccrochés au nez de la charmante jeune employée de la gare de Bonnières. Qu'est-ce que cela veut dire : un agent signale un danger potentiel (des usagers sur les rails) et que font les personnes chargées de recueillir cet appel : il raccroche au nez !!!
Bravo pour autant d'irresponsabilité...
Mais méfiez-vous, des personnes excédés, très mal avec leur employeur, sont prêtes à de telles extrémités.
NOUS EXIGEONS QUE LORSQUE LES TRAINS S'ARRETANT A BONNIERES ET ROSNY SONT SUPPRIMES LE MATIN QUE CE SOIENT LES DIRECTS QUI PRENNENT LE RELAIS ! MEME CHOSE AU DEPART DE SAINT LAZARE, IL DOIT Y AVOIR CONTINUITE DU SERVICE POUR NOS DEUX GARES EN CAS DE SUPPRESSION D'UN DE NOS TRAINS "omnibus" PAR DES ARRETS SUPPLEMENTAIRES.
Marianne, Bonnières
Pour les usagers prenant le train à Bréval, ils leur arrivent aussi la même chose. Ce qui est d'autant plus énervant c'est que lorsque cela se produit le soir, ils arrêtent dans 95% des cas un train direct. Car ils savent que s'ils ne le font pas c'est par le signal d'alarme que le train s'arrêtera. Et comme me disait une fois un contrôleur : un signal d'alarme tiré engendre 15 minutes de retard. Un arrêt supplémentaire n'en causera que 5... En revanche le matin le train ne s'arrête pas, car personne ne tirera le signal. Il faudrait un complice déjà dans le train pour le tirer peut avant la gare de Bréval.
Si je comprends bien il faut qu'il y ait menace de tirer le signal d'alarme pour que le Directeur de ligne décide de faire arrêter le train aux gares non desservies par les directs en cas de suppression d'un des trains...
Cela veut dire que la Direction de la SNCF ne marche qu'au rapport de force !
Marianne
C'est maleureusement ce que l'on a constaté...
Attention si vous descendez sur les voies, la gare de Bonnière est en courbe, et il faut plusieurs mètres pour stopper un train... Ne mettez pas vos vies en danger...
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